Ethique

Mercredi 20 septembre :

Durant ce cours, la réflexion a été portée sur le rôle de l’évaluation. Pour ma part, je considère que l’évaluation est un bon outil permettant de :

  • Reconnaître un niveau de maîtrise
  • Soutenir l’apprentissage en offrant une rétroaction / un feedback
  • Mesurer les choix didactiques que nous faisons en tant que pédagogues

L’évaluation permet d’identifier les éléments qui auraient besoin d’une révision et d’offrir une réponse personnalisée en fonction des besoins. C’est à mon sens, ce en quoi l’évaluation est fabuleuse. Il ne s’agira donc aucunement d’une fin en soi (sanctionner un niveau de maîtrise).

Les recherches montrent ainsi qu’il est essentiel de donner des rétroactions aux élèves. Donner une rétroaction à un élève, c’est lui donner une information après avoir observé comment il réalise une tâche donnée – information qui l’aide à s’améliorer dans l’accomplissement de cette tâche.

En plus d’informer l’élève sur sa progression ou de l’amener à trouver lui-même où il en est dans ses apprentissages, la rétroaction permet de confirmer à l’élève ce qu’il peut faire et l’accompagner dans cette démarche. En plus d’informer l’élève au sujet de sa progression à l’égard d’un contenu d’apprentissage, la rétroaction permet donc d’indiquer à l’élève ce qu’il pourrait faire pour s’améliorer !

  • Être disponible pour discuter de la rétroaction avec l’élève.
  • Veiller à ce que la rétroaction soit utile à la progression de l’élève.

Une rétroaction peut être offerte à l’élève de façon immédiate ou différée. La rétroaction immédiate est plus efficace lorsque le contenu d’apprentissage est nouveau pour l’élève ou lorsque ce dernier a de la difficulté avec le contenu. Pour cette raison, il peut être efficace de faire appel aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. Mieux vaut une rétroaction instantanée !

Les recherches montrent donc que la rétroaction est une stratégie efficace pour favoriser la réussite scolaire des élèves.

Je souhaite d’ailleurs reprendre un point du travail de John Hattie. Il a fait des recherches sur plus de 800 méta-analyses qui résument plus que 50000 études individuelles. Il a publié sa synthèse dans un livre paru en 2009 : « Visible Learning ». Voici une partie des 138 facteurs d’influence que Hattie évalue dans son livre.

Ce qui aide et ce qui nuit selon John Hattie :

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Comme l’a mis en valeur John Hattie (2015) dans sa méga-analyse, la clarté de l’enseignant est l’une des pratiques qui fait la différence au niveau de la performance des élèves.

Une réflexion m’habite, celle de moderniser nos pratiques évaluatives.

J’entends par là, tirer profit de la technologie pour changer nos pratiques, pour les rendre plus claires, pour innover en évaluation. Réaliser un examen connecté ?

Un examen à ordinateur ouvert et connecté signifierait qu’on se concentre sur toutes les ressources auxquels on a normalement tous accès à tous moments. Un vaste ensemble de ressources modernes et usuelles.

Un examen à ordinateur ouvert et connecté mettrait en retrait les questions de mémorisation, d’un bas niveau taxonomie et tacherait de mesurer des éléments tels la créativité, le sens critique, la coopération, la prise de risques, la communication.

Je souhaite poursuivre la réflexion, … quelques pistes de recherche : ici.

 


 

Mercredi 15 novembre :

Analyse d’un article concernant l’ouvrage de Philippe Bihoux, « Le désastre de l’école numérique ».

Le désastre de l’école numérique prône une école refuge, sans connexions ni écrans. L’école numérique, c’est un choix pédagogique irrationnel :
– Car on n’apprend pas mieux par l’intermédiaire d’écrans.
– Car avec le numérique, on ne met pas en avant l’effort : face au découragement, l’école doit devenir ludique. On ne laisse plus la place à l’ennui, à l’apprentissage de la lenteur, … tout doit devenir rapide et efficace.
– Car c’est le gaspillage de ressources rares et la mise en décharge sauvage de déchets dangereux à l’autre bout de la planète. L’empreinte écologique du numérique est forte.
– Car c’est ignorer les risques psychosociaux qui pèsent sur des enfants déjà happés par le numérique : troubles du sommeil, hyperactivité, sentiment de mal-être, …

Un Framemo réalisé en commun, avec mes collègues de la 4 Tice tente de faire correspondre, à chaque « Contre » dressé par Philippe Bihoux, un « Pour » :

Framemo Desastre ecole numérique.png

Framemo est un service en ligne libre et minimaliste qui permet d’éditer et d’organiser collaborativement des idées sous forme de notes. Il fait parti de la suite Framasoft.

Et pourtant d’après le réseau Reptic : « Le procès des TIC en éducation n’est plus à faire. Plutôt, les intervenants sur le terrain continuent de voir comment le déploiement de solutions technopédagogiques appuient l’enseignement et l’apprentissage. Il reste des défis de taille: en plus des infrastructures numériques favorables au coeur des institutions d’enseignement, c’est essentiellement en termes d’intentions pédagogiques claires que réside la clé d’une intégration judicieuse du numérique. Sinon, on ne fait que placer des fusées sur le côté d’une diligence western, … Le numérique en éducation, ça doit être comme l’oxygène dans l’air : c’est partout, invisible mais essentiel. »

Si le numérique est la réponse, quelle était la question ? présentée par le réseau Reptic en novembre 2017. Ainsi qu’un lien vidéo vers cette présentation :

 

L’intégration des technologies de l’information et de la communication dans le système éducatif, quelle que soit la signification que l’on attribue à ce mot d’« intégration » (Harrari, 1997), demeure un objectif dont la réalisation apparaît loin d’être immédiate.

Un premier ensemble a trait à des questions de nature technique : accès aux machines, prix d’achat ainsi que coûts de maintenance, gestion des salles. Un deuxième réfère à la compatibilité entre les technologies et l’organisation de l’éducation : lien avec les programmes scolaires prescrits, modes d’évaluation et de certification des apprentissages, etc. Enfin, sont également cités des points liés aux enseignants euxmêmes (Byrom, 1999) : leur formation jugée encore largement inappropriée ; leur manque de vision du potentiel des technologies pour améliorer l’enseignement et l’apprentissage ; le manque de temps, notamment pour expérimenter ; le fait que le support technique soit inadéquat, …

Ainsi qu’un Mindmeister reprenant tant les contraintes que les possibles de l’outil numérique.